Pernes-les-Fontaines, un très joli nom pour une cité pleine de charme et de richesses insoupçonnées. Ville d’art, d’eau et d’histoire, Pernes située au pied du Mont Ventoux, vous offre aujourd’hui un détour dans une Provence authentique et pleine de promesses ! Partons à la découverte de ce trésor du Vaucluse !
Pernes les Fontaines, ville d’art, d’eau et d’histoire
Histoire de Pernes
Il était une fois à l’époque gallo-romaine… De nombreuses villas étaient construites en amont de la Nesque, la rivière provenant des monts du Vaucluse. L’une de ces villas portait le nom de son propriétaire « Paternus », signifiant en latin « qui appartient au père ». Ce nom évolua ensuite en « Paternae » puis Pernes (Tout ceci a été confirmé par des fouilles ayant eu lieu en 1993.).
Mais l’histoire ne s’arrête bien évidemment pas là !
Pernes les Fontaines est aussi surnommée « la perle du comtat », mais savez-vous pour quelle raison lui a-t-on donné ce joli surnom ? Eh bien tout simplement parce que le village fût pendant près de 3 siècles la capitale du Comtat Venaissin
Le Comtat Venaissin était un ancien état fondé au Moyen Age et qui s’étendait sur une grande majorité du département du Vaucluse d’aujourd’hui. Cet état avait choisi de 1125 à 1320 d’ériger sa capitale en la ville de Pernes. Très bon choix n’est-ce pas !
C’est également à cette époque que, sous la direction des Comtes de Toulouse, la forteresse fût construite. Vous pourrez encore aujourd’hui admirer la tour de l’Horloge et 3 magnifiques portes, vestiges de cette période.
Mais revenons à la suite de l’histoire…
Le dernier Comte de Toulouse n’ayant pas d’héritier, le Comtat Venaissin a donc été confié aux Papes qui ont choisis de s’installer à Carpentras puis à Avignon. Pernes a alors perdu son statut de capitale du Comtat Venaissin.
Le village ne se laissa pas abattre pour autant et continua à prospérer vigoureusement. A cette période, vivait également dans tout le Comtat, une importante communauté juive surnommée « les juifs du Pape » dû au fait qu’ils étaient tolérés par les papes au pouvoir.
Pernes subit ensuite les périodes sombres de la peste et des guerres de religions. Le « mur de la peste » fut construit à cette époque. Ce mur de pierres sèches s’étirant sur 27 km de long devait alors servir de rempart et protéger les habitants de cette horrible épidémie. Des guérites, en pierres sèches également, accueillaient des gardes. La forteresse fût également renforcée afin de protéger au maximum les villageois des intrusions de malades. Seuls les porteurs de « billet de santé » justifiant leur bonne santé pouvaient alors entrer dans la ville. L’épidémie fut ainsi limitée contrairement aux villages environnants.
Les siècles suivants ont permis à Pernes de développer considérablement son patrimoine. Une nouvelle porte, une halle couverte, ainsi que des chapelles et hôtels particuliers ont ainsi vu le jour. C’est au XVIIIème siècle que sont apparus les fameuses fontaines qui complèteront le nom de la commune bien des années plus tard et qui font aujourd’hui la renommée de ce beau village provençal. Mais nous y reviendrons plus loin…
Nous continuons à présent notre route sur le chemin de l’histoire pour arriver au XIXè siècle. Cette période a été profondément marquée par Louis Giraud et Paul De Vivie. Ces 2 personnages respectivement inventeur du cyclotourisme et réalisateur du canal de Carpentras ont ainsi donné un élan à la population pour améliorer son quotidien.
Le développement de l’agriculture était en plein essor (à l’international notamment !) lorsque les deux guerres mondiales ont mis un terme définitif aux cultures de la garance et à l’élevage des vers à soies. Les pernois se sont bien entendu alors adaptés en passant notamment à l’industrie agroalimentaire, même si l’agriculture reste l’activité principale de la commune encore aujourd’hui.
Il est finalement impossible de terminer ce voyage dans l’histoire de Pernes Les Fontaines sans vous parler des Valayans, directement liés au Domaine de la Nesquière.
Le Hameau des Valayans était initialement un marécage que ses habitants nommait « Les Basses Paluds ». Ces terres qui étaient parcourues de petites rivières, les Sorgues, n’étaient pas cultivées. Quelques fermes étaient bâties sur les points les plus hauts. Sur les conseils d’ingénieurs agronomes et sous l’impulsion des Ducs de Montmorency, Les Moines Défricheurs entreprirent de grands travaux de canalisation de ces Sorgues. Ce grand chantier traça ainsi un lit fixe pour La Sorgue, tout en développant un réseau incroyablement complexe de canaux d’irrigation. La culture se développa très rapidement sur ces terres fertiles et de nombreuses familles s’installèrent sur le territoire, dont celle de Joseph Valayan.
Au XVIIIème siècle, l’agriculture s’est considérablement développée avec la culture du riz, du tabac, du safran, de diverses plantes aromatiques et de la garance ! Cette plante était cultivée pour sa teinture rouge issue de ses rhisomes. Mais l’arrivée des teintures synthétique en 1860 a progressivement mis fin à cette culture qui fût relayée par d’autres dont le psyllium aux vertus curatives. La production du hameau est aujourd’hui constituée de pommes, d’asperges et de glaïeuls.
Eh bien tout simplement la rivière qui traverse le domaine ! Elle fait partie du réseau de canaux construits par les moines Défricheurs. Et elle est rattachée à Pernes-les-Fontaines par La Nesque, dont le lit longe longe une partie du Domaine.
Et si vraiment, vous ne pouvez pas attendre votre séjour dans notre village fortifié pour en savoir plus, vous pouvez lire le livre sur l’Histoire de Pernes-Les-Fontaines de l’Abbé Constantin.
Les Fontaines
Comment parler de Pernes les Fontaines sans évoquer bien sûr ses fontaines !
Mais ces fameuses fontaines, d’où viennent-elles ?
Pourquoi autant de fontaines dans un petit village provençal en pleine campagne ?
Revenons un peu en arrière, au XVIIIème siècle plus précisément. C’est à cette époque que la source Saint Roch, située au Nord Est de Pernes, est découverte. Cette source permet aux habitants d’acheminer l’eau directement au cœur du village et de protéger alors la population des sècheresses éventuelles.
Il y eut au départ, la création de 4 fontaines principales existant encore aujourd’hui : la Fontaine du Cormoran, la Fontaine du Gigot, la Fontaine de l’hôpital et la Fontaine Reboul. Il est bien évident que l’arrivée au village d’une telle ressource vitale a provoqué un engouement certain. Ces 4 fontaines principales ont donc été suivies de près par de nombreuses autres fontaines publiques et privées, de tailles et de styles différents. Le métier de garde de fontaine a même été créé afin d’éviter le gaspillage de l’eau.
Le patrimoine global s’élève donc aujourd’hui à 41 fontaines publiques et une soixantaine de fontaines privées cachées aux cœurs des nombreux jardins et hôtels particuliers de la commune.
Satyres, poissons, pommes de pin, chapeaux de gendarmes et autres, ornent les mascarons et coiffures en tout genre des fontaines pernoises. C’est pourquoi, les différentes fontaines symbolisent également tout le travail artistique et la créativité des artisans pernois.
Devant tant de richesses, l’adjonction « les fontaines » est ajouté au nom de la commune en 1936, pour devenir Pernes-Les-Fontaines, confirmant ainsi la notoriété de la commune.
Vous pourrez admirer les fontaines publiques notamment en suivant le circuit des fontaines. Pour cela, suivez le doux bruit de l’eau, mais aussi les flèches en bronze ????, qui vous conduiront tout au long des ruelles colorées et calades du village. Au fil de l’eau, vous continuerez votre voyage dans le temps, à la découverte de l’histoire et du patrimoine unique de Pernes les Fontaines et de ses trésors de pierres…
Les trésors de pierres
Tout au long du circuit des fontaines, vous aurez plaisir à flâner dans les calades ensoleillées accompagnés du chant des cigales pour découvrir au détour d’une ruelle, ou d’une fontaine, les principaux trésors de pierre du village provençal de Pernes Les Fontaines.
Certains sont inscrits aux monuments historiques (18 !) et 10 autres sont quant à eux classés. Ce qui ne fait pas moins de 28 monuments historiques sur la commune. Autant dire que les découvertes ne manquent pas !
Reprenons donc notre voyage dans le temps avec La tour de l’Horloge.
Cette tour, ancien donjon datant du XIIème siècle, est située au cœur du centre ancien de la commune. C’est le dernier vestige du château des Comtes de Toulouse. Au XVème siècle, une horloge est installée sur cette tour qui a abrité fût un temps, une prison. La tour de l’horloge est également surplombée d’un campanile en fer forgée et d’une girouette représentant une souris poursuivie par un chat.
Cette girouette a par ailleurs donnée naissance à un dicton purement pernois « Il est haut comme le chat de Pernes ».
Partons maintenant au XIIème siècle avec la Tour Ferrande, située un peu plus loin à l’Ouest de la tour de l’horloge. Haute de trois étages, cette tour carrée abrite un véritable trésor avec les fresques du XIIIème siècle représentant la conquête de la Sicile par Charles d’Anjou. Ces fresques admirablement bien conservées sont à ne manquer sous aucun prétexte lors de vos vacances dans le Vaucluse !
La porte Notre Dame quant à elle, est située à l’Est de la Tour de l’Horloge. Datant du XVIème siècle, elle est la porte d’accès à la ville depuis Carpentras. La chapelle Notre Dame des Grâces a été construite sur le pont, près de la porte Notre Dame. Elle a longtemps été le siège des Francs Maçons.
Et enfin, l’Hôtel de Cheylus ! Cet hôtel particulier datant du XVIIème siècle était une ancienne maison juive appartenant à l’un des « juifs du pape » comme vu précédemment. C’est le seul bâtiment privé du Vaucluse à avoir un Mikvé. Ce bain rituel est utilisé pour les ablutions nécessaires aux rites de pureté familiale dans le judaïsme. Traditionnellement utilisée par les femmes, l’eau doit y être arrivée de façon naturelle, donc soit de l’eau de pluies, soit de l’eau venant d’une source.
Il y a bien sûr de nombreux autres trésors de pierre à découvrir, mais nous vous laissons quelques surprises quand même pour votre séjour.
Les traditions provençales
Pernes-Les-Fontaines est très attachée depuis toujours à ses traditions provençales. Avec ses 5 musées entièrement gratuits, le village vous propose de poursuivre votre voyage dans le temps pour découvrir les traditions d’autrefois.
Les musées pernois
Le voyage dans le temps reprend donc avec la Maison Fléchier. Ce musée est principalement dédié aux traditions comtadines, dont les traditions calendales, et à l’œuvre d’Esprit Fléchier.
Esprit Fléchier, né à Pernes les Fontaine, homme d’église et prédicateur, était en effet connu pour ses talents d’orateur. Membre de l’Académie Française en 1672, il se fait remarquer par Louis XIV qui le nomme Aumônier. Il est également l’un des quatre évêques prédicateurs représentés sur la fontaine St Sulpice devant l’église parisienne du même nom, comme un rappel à son village d’origine.
Les traditions comtadines sont quant à elle bien présentes. Le 1er étage de la maison reconstitue une salle à manger du XIXème siècle au moment du « gros souper », l’une des traditions calendales (période de Noël) bien connue. Les « souhaits au nouveau-né » sont également représentées et donne l’occasion de découvrir les cadeaux surprenants, mais ô combien symboliques, qui étaient fait. Les doudous, grenouillères et autres sont bien éloignées de ces traditions provençales de l’époque !
Vous pourrez également y découvrir une reconstitution du dernier atelier de santons du village, un artisanat tout à fait symbolique de la Provence ! Une magnanerie (lieu d’élevage des vers à soies), mais aussi une présentation du Canal de Carprentras crée par un autre enfant du village Louis Giraud.
Poursuivons notre voyage dans le temps avec le musée du Costume Comtadin. Impossible en effet de remonter le temps sans faire un petit tour par les costumes traditionnels provençaux des paysannes, grangères, artisanes et nobles pernois. L’occasion de découvrir le travail admirable des couturières de l’époque. Ce musée est situé juste au-dessus du magasin Drapier. Ce magasin crée en 1860 a connu ses heures de gloires jusqu’à sa fermeture au moment de la seconde guerre mondiale, conséquence du succès du prêt-à-porter.
Le fil du temps nous conduit à présent au musée Comtadin du cycle ! Ce musée qui retrace l’évolution du cycle depuis 1880 rend un brillant hommage à Paul De Vivie. Enfant du pays, mais aussi apôtre du cyclotourisme, il contribua à de nombreuses améliorations des cycles, comme le changement de vitesse ! Sans cet inventeur pernois de génie, nous en serions peut-être encore à marcher à côté de notre vélo dans les côtes abruptes ????
Le Musée de la Vieille école aux Valayans nous amène ensuite au cœur d’une école des années 30 ! Découvrez ou redécouvrez une école d’autrefois qui peut rappeler à certains des bons souvenirs…ou pas. Bonnet d’âne, langue de bavard, pupitres en chêne ou porte-plume, tout y est. A vous le certificat d’études !
Notre voyage dans le temps se termine avec le musée de la Résistance. Il retrace les faits historiques liés à la seconde guerre mondiale à Pernes et aux environs, et notamment l’action de la Résistance à l’époque. Crée en 2013 pour le 70ème anniversaire de la création du Centre National de la Résistance par Jean Moulin, le comité de Pernes de l’association nationale des anciens combattants et ami(e)s de la Résistance a souhaité rendre hommage aux valeureux combattants et résistants qui ont contribués à la Libération.
Les Journées Européennes du Patrimoine, qui ont lieu chaque année en septembre, sont également une occasion privilégiée de découvrir le centre historique et pittoresque de notre beau village, par ailleurs labellisée « plus beaux détours de France » ! Tous les 4 ans, à l’occasion de ces journées, Pernes se transforme et fait un bond d’un siècle en arrière.
Comme vous pouvez le constater, le patrimoine de notre petite ville provençale est très riche. Pour pouvoir profiter pleinement de toutes ces découvertes, nous vous recommandons vivement un séjour d’au minimum 2 nuits ! Notre maison d’hôtes vous accueillera avec grand plaisir pour partager avec vous notre passion de la Provence et de ses traditions.